Par ailleurs, les oiseaux ont toujours été considérés comme les messagers des dieux, on ne s'étonnera pas alors de la faculté de leur langue pour délivrer des messages supérieurs ou en rapport avec le divin. Surtout, insistons sur le fait que ce sont des êtres liés à l'air, et qui, en cela, rejoignent tout ce qui concerne cet élément présenté par La Papesse (2ème arcane, "lame air du Tarot", "la mère du Tarot" ), notamment l'air comme source d'inspiration et lien entre toutes les vies terrestres.

La Papesse, considérée par les auteurs comme la médium du Tarot, la détentrice de tout secret, nous initiera sur l'air comme source de vie, source de pensées, en nous enseignant sur les Archives Akashiques. Ces dernières, sorte de mémoire universelle, sont présentes dans l'air ambiant, tout ce qui a été pensé ou le sera les compose.

Au delà de l'exotisme des termes issus de l'hindouisme, on remarquera surtout que le principe des archives Akashiques se retrouve dans d'autres systèmes de pensée. Dans la philosophie grecque (n'oublions que Marseille fût avant tout cité phocéenne), par exemple, on découvre également la trace d'un tel principe. Quand Platon, considère que l'auteur d'une découverte ne fait que retrouver la mémoire, ne suggère-t-il pas l'existence de telles archives ? Dans ce point de vue, à nouveau, la connaissance est envisagée comme patrimoine universel, comme un ensemble de pensées à redécouvrir.

On le voit, cette idée d'une connaissance déjà existante et qu'il ne reste plus qu'à percevoir, est enracinée dans plusieurs traditions.
De nos jours, ne faisons nous pas allusion aux mêmes archives, sans le savoir, nous qui disons "trouver une idée" plutôt que "créer une idée", comme si celle-ci existait déjà et que nous n'avions fait que la ramasser.

De même, que penser du mot "découverte", puisque l'on ne peut découvrir que ce qui est recouvert ou couvert. Découvrir, c'est mettre à nu, enlever l'écran qui cachait l'existant, mais ce ne pas créer.

Sans le vouloir, par cette façon de parler nous supposons la préexistence d'une réalité invisible, comme si les archives Akashiques nous étaient intuitivement suggérées. La langue des oiseaux, langue des créatures dans l'air, devient la langue de tout ce qui est en l'air, visible et invisible. D'ailleurs, le principe de la langue des oiseaux s'accorde tout a fait avec l'invisibilité partielle de la réalité et une teneur cachée des sens. Au sens propre, langage de la vie visible en l'air (les oiseaux), le procédé devient, pour l'initié, moyen d'expression pour découvrir la vie invisible dans l'air (archives Akashiques).