Les trois formes du 4 dans le Tarot sont : Que nous propose le "quatre" dans le Tarot ? Une "traque"?

Traque du pouvoir avec L'Empereur. Traque d'un nom dans L'Arcane sans nom. Traque d'un nombre pour lui qui n'en possède pas et de la victoire ("le mat" des échecs) avec Le Mat (qui est un peu traqué et poursuivi par un animal). Pourquoi pas.

Le quatre, c'est aussi le symbole du carré et de l'élévation à la puissance.
Une puissance qui permet de laisser tout un côté libre avec L'Empereur, dont un pied (celui en l'air) et une main ne lui servent pas. C'est tout le côté droit de la lame qui se repose.
Une puissance qui permet de laisser le bas libre, une puissance innommable avec L'Arcane sans nom et sa case du bas qui ne présente aucune lettre visible.
Une puissance qui permet de libérer le haut, une puissance innombrable avec Le Mat et sa case du haut vierge de tout nombre le rendant impossible à ranger.

Une puissance qui marque trois des côtés des lames: droit, bas, haut. Il n'en manque plus qu'un pour que ce soit les quatre côtés des arcanes qui nous montrent toute leur puissance dans ce chemin du quatre.

Difficile d'avoir un quatrième côté avec seulement trois lames ! A moins que ce dernier côté ne soit commun aux trois. Qu'ont donc les personnages en commun ? Ils se montrent de profil, ou autrement dit de côté.

Un profil particulier annoncé d'entrée par L'Empereur, premier personnage visible de côté et qui porte son sceptre comme un "flambeau"... tout en nous montrant son "flanc beau", beau au point de se reposer et d'être libre... sur tout un côté.

D'autres points communs réunissent ce qui se profile dans ces lames.

Les personnages ont tous le même type d'objet : un bâton, qui plus est toujours tenu devant eux et toujours jaune.
Un bâton tenu d'une main pour L'Empereur. Un bâton tenu des deux mains pour L'Arcane sans nom. Deux bâtons (le deuxième étant cette fois blanc), un dans chaque main pour Le Mat.

Voilà pour ce qui est devant, mais de l'autre côté, derrière ? Un autre point commun : la présence de la couleur chair dans le dos.
Couleur du fauteuil sur lequel il s'appuie pour L'Empereur. Couleur de tout son dos et son corps pour le squelette de L'Arcane sans nom. Couleur de son sac et de l'animal pour Le Mat.

Faut-il laisser la chair derrière soi (ce que fait très visiblement L'Arcane sans nom en refusant d'être nommé) pour rejoindre ces puissances ? Faut-il savoir manier du bâton ? Il faut surtout savoir retrouver le dernier côté, celui qui réunit toutes ces puissances en une seule.

Cette réunion nous la connaissons déjà en partie grâce aux dés du Bateleur (voir introduction  des chiffres magiques). C'est le "51" et "saint quand t'es un" qui réunit dans "lettres visibles", le nom et le nombre, Le Mat et XIII dont la somme des lettres, du haut comme du bas fait dans les deux cas 51.

Et notre Empereur, serait, lui, écarté de cette puissance des lettres ? Il serait en quelque sorte... mis de côté ?

Ce serait mal connaitre le Tarot que de croire cela ! Non, L'Empereur a lui aussi toute une puissance dans ses lettres.
Certes, ses deux comparses du 4 présentent chacun, par le vide, une forme d'infini : infini du verbe pour L'Arcane sans Nom, infini du nombre pour Le Mat. Mais L'Empereur n'est pas en reste et nous montre lui aussi une forme d'infini, un infini plus poétique, un infini qui rime avec le début du jeu : sa finalité en "EUR" comme Le Bateleur, qui fait de lui le seul qui comme "le un finit".

Voilà qui explique peut-être pourquoi chez L'Empereur tout son côté droit se repose. Dans la case du bas, ce qui et à droite reprend de l'existant, se construit à partir de déjà vu. Pas la peine de se fatiguer alors !

Cette fin comme celle du début, nous amène également à voir une autre puissance dans les lettres de L'Empereur : ce qui commence avec lui.
Intéressons-nous à son début, c'est le premier arcane qui commence comme d'autres : Le Mat, Le Monde. Avec ses trois premières lettres ("LEM") qui commencent les deux arcanes de la fin (21 et 22), et ses trois dernières qui sont celles qui finissent le début (Le Bateleur), c'est un bien drôle de discours sur début et fin, les deux côtés du nom que nous tient ce quatrième arcane.

Qu'il ait un début commun avec Le Monde, se comprend aussi dans les dessins où le personnage du Monde a également les jambes croisées, comme si on avait déjà croiser "les jambes de lettres".
Restons plutôt sur notre chemin du quatre puisque l'autre arcane à la même initiation, Le Mat, en fait partie.

Cette fois ce serait L'Arcane sans Nom qui serait écarté d'une certaine égalité ? "L'Em" d'un côté avec L'Empereur, "Le M" de l'autre avec Le Mat, et au milieu rien avec L'Arcane sans Nom ? Ce serait oublier toute la puissance très carrée du Tarot qui fait que tout se rejoint, le nom et le nombre.

Nommons-le, cet Arcane sans Nom ! A la treizième position, nommons-le avec la treizième lettre... "le M". Et la boucle est bouclée, le carré est fermé, la puissance est entière. "XIII" = "Le Mat" (51, somme des lettres), "XIII" ="Le M" dans l'alphabet, "LEM" =début commun de L'Empereur et Le Mat, c'est ça le côté vertical qui nous manquait pour finir notre carré autour des lames : le lien entre le bas et le haut, les lettres et le nombre, l'élévation à la puissance qui fait que ce qui est en haut est comme ce qui est en bas.

Le voilà ce chemin du quatre, présenter toute la puissance du Tarot comme modèle où rien n'est dû au Hasard, un cadre où tout se justifie par des liens cachés mais suffisamment apparent pour retrouver une totalité dans le "saint quand t'es Un".
A tel point que ce "51", on le retrouve également tout au début de L'Empereur, dans la somme de ses 5 premières lettres ("LEMPE"), 5 comme le nombre de lettres du plus petit nom d'arcane : Le Mat... Les 5 premières, une autre façon de combiner le 5 et le 1 (le premier), mais ce ne sont sans doute là que des Hasards !