Les trois formes du 2 dans le Tarot sont : Avec le 2, c'est le double qui commence, et pas n'importe comment : par quelqu'un qui ne se voit pas et une première référence dans le nom à ce qui est "au culte" et pourquoi pas "occulte" et même occulté (La Papesse).
Il continue avec quelque chose qui toujours ne se voit pas en tant que tel (La Force).
Il finit avec un nom d'évènement, de concept, ou encore une référence "au culte" (le Jugement dernier) : Le Jugement, ce qui est rendu et entendu... Et avec ce 20 porté par cette lame, ce qui est entendu c'est lame où est "dit 20" ou est "divin". Disons-le : quelque chose qui ne se voit toujours pas en tant que tel.

Ce chemin du double commence par de "l'au culte" et finit par de "l'au culte" (Le Jugement entendu comme le Jugement dernier... et dernière forme du deux).
C'est le seul chemin du nombre qui associe une paire complémentaire: celle du "2-20" et du "Devin" (voir l'association dans le Tarot complémentaire).

Une double vie avec cette route du deux ? Une vie doublée par de "l'occulte" ? Certainement en tous cas une vie où il faut une double prise en mains à voir ce que tiennent les personnages dans ces lames.

Ce chemin se singularise par un seul objet occupant les deux mains quel que soit l'arcane.

Sur La Papesse, les deux mains sont occupées par un livre. Voilà une action pour les mains bien pertinente puisqu'un livre se nomme aussi un manuel.

Sur La Force, l'objet devient animal, mais il occupe tout seul les deux mains et le regard du personnage. C'est la seule lame où un personnage à l'allure humaine est ainsi autant en contact avec la force animale. Là encore l'action des mains est pertinente puisque ce qui est "animal" est une anagramme de "la main" !

Sur Le Jugement, en hauteur, les deux bras sont unis par un seul instrument, et, au sol, un même geste de prière rassemble les mains des personnages.
Plus besoin d'anagramme avec ce qui se passe en bas, "la main" tient "la main".

Avec ces trois lames, il s'agit vraiment d'une double prise en main, pour un double sens : l'objet tenu des deux mains, et la main qui se voit doublement dans ce qui est tenu (manuel, "animal", ou directement "la main").

Faisons le chemin à l'envers pour comprendre tout le double sens de ce qui nous est montré.

Pour jouer correctement sa musique, l'ange du Jugement doit bien suivre sa partition, et par quoi commence celle-ci ? Par une clé (de sol ou autre).

Quant au personnage de La Force, en pleine lutte, ne ferait-il pas avec sa drôle de position des mains... une clé de lutte ? Cette même clé se retrouve d'ailleurs directement dans son nom : La Force, anagramme de "clef à or" (celle des alchimistes qui sert à "lier" et ici à "lire").

Reste La Papesse. Quelle clé pour elle ? Mais avec son livre, c'est évident : une clé de lecture.

Une clé de lecture avec laquelle tout prend un double sens pour entendre la musique du Tarot avec ce qui est en mains. Une clé de lecture qui rejoint les trois lames qui orchestrent cette musique avec des instruments cachés.

Sur La Papesse, avec le livre, il nous faut "lire", alors prenons une "lyre".
Sur La Force, on est en lutte. Prenons cette fois un "luth".
Et amenons nos instruments pour compléter celui qui cette fois n'est pas caché mais bien visible en mains  la trompette du Jugement et entendre avec fracas la musique du double sens, celle qui nous sort de la trompe et de la tromperie.

Vous en voulez plus dans le double sens de ce chemin ? Soit.

Parlons de La Papesse, premier "pair" dans le jeu et première référence au "père" avec "l'au culte".
Parlons de sa cornette (qui finira en cornet, forme de trompette, sur Le Jugement), dont les voiles semblent tenir en l'air comme si ils étaient accrochés derrière la case du nombre. Accrochés à quoi ? A des "patères" sans doute avec ces références au "pater".
Parlons de son nom, dans lequel on a aussi une double vision : toutes ses lettres sauf la première sont répétées deux fois... Encore une manière de nous parler "de foi" ! Quant à la première lettre, si elle n'est pas répétée, c'est parce que c'est ce qui initie... la double vision qui suit.

Passons à La Force. Qu'est-ce qui est double en elle ? La clef  que l'on retrouve dans les dessins (clef de lutte) et dans le nom ("clef à or").
Le nombre n'est pas non plus sans lien avec ce qui est double. Sa onzième position place La Force à mi-chemin des 22 arcanes du Tarot majeur. Partager en deux, c'est un moyen de faire un double jeu... qu'on ne voit qu'à moitié. Cette lame aussi n'est pas étrangère à la double vision... si on l'écrit en chiffres arabes : 11, deux 1 côte à côte.

Et le double sens dans Le Jugement où est-il ? Dans le nom, avec cette vérité qu'on peut attendre d'un jugement mais où l'on peut aussi entendre "le juge ment" !
Dans les dessins, où l'on voit en bas, de dos, un être sortir d'un "bassin", et en face des êtres en prière qui évoquent un "bas saint".
Sur l'un deux, un sein un peu tombant pourrait tout autant être un "bas sein" (il est bien en bas dans la lame) alors que le personnage de dos nous montre ses fesses... ou autrement dit on en voit le bassin.
Ces deux parties intimes rendues visibles ensemble se répondent... pour nous rendre intimes avec le double sens : ce qui se voit en "des seins", et ce qui se lit "derrière".
Le nombre n'est pas en reste quant au double sens dans la vision. Il est écrit à l'envers, la barre de ses "X" est inversée ! Nous voici proprement avec un "dit vingt à l'envers" et un "Divin allant vers" à moins qu'il ne s'agisse avec cette écriture "inversée en nombre", "d'un verset en ombre" : un texte sacré dissimulé.

Et si l'on reprend l'écriture en arabe du XI, 11, deux 1 juxtaposés, on voit que Le Jugement, tout comme La Papesse, reproduisent ce schéma dans l'écriture romaine même : en répétant en nombre deux fois le même caractère. Etrange, à chaque fois le caractère répété est un de ceux qui composent le nombre de La Force : "X" pour Le Jugement, "I" pour La Papesse... Où l'on retrouve le nombre de La Force séparé en 2, pour cet arcane qui marque la moitié.

Eh oui, on est bien doublé dans ce chemin du deux ! Doublé dans ce que l'on croit avoir en mains et lire (La Papesse) : un livre alors que c'est un manuel, un nom alors que ce sont des lettres en double.
Doublé dans ce que l'on croit voir, car on n'en voit que la moitié (La Force) et encore pas dans le bon ordre ("la main" anagramme de "animal" et "clef à or" anagramme de "la force").
Doublé dans ce que l'on croit entendre avec Le Jugement : une trompette alors qu'il s'agit d'une tromperie ("le juge ment", les multiples sens du "bassin", l'écriture "un verset", ce qui "dit vingt").

Voir double dans ce chemin où l'on tient "livre" au début et entend "vingt" à la fin, c'est encore un double sens grisant de "l'ivre" au "vin"... mais un vin de messes basses, un vin d'où sort toute la vérité : la Force du double sens.