La onzième et dernière paire complémentaire associe La Force et Le Mat.

Et voici la fin de notre chemin complémentaire. Une drôle de fin puisqu'elle associe par défaut les deux lames qui... n'ont pas d'arcane complémentaire. Ou plus exactement qui s'associeraient à elle-même (11+11 =22 ou 22+0 =22) pour former une paire complémentaire.
C'est donc par défaut que le moyen (La Force, moitié du chemin majeur) s'associe à la fin (Le Mat numéroté 22) ou même au début (Le Mat numéroté 0).

Est-ce que pour autant ces deux lames n'ont rien à faire ensemble, ne se voient pas des points communs pour éclairer les secrets du jeu ?

Ce serait mal connaitre le Tarot que de croire cela ! Commençons par le nom des lames. Peut-on arriver gagner "Le Mat" des échecs sans avoir fait preuve d'une certaine Force ?

Surtout, n'existerait-il pas un rapport de matière entre les deux avec leur anagramme : "Clef à or" (La Force) et "métal" (Le Mat) ?

De l'or, du métal, du brillant... et du Mat; on est dans le travail du forgeron comme du chercheur (d'or). De "La Force" à "la forge" ou encore "la forme", de "Le Mat" à "le mot" ou encore "le mal" (numéroté), avec le Tarot et ses lettres qui peuvent être changées (voir le système "VU" dans ou encore "l'Hermine" dans "L'hermite" dans le Tarot animé), tout est possible. C'est bien là toute la force du Tarot pour arriver à gagner la fin avec Le Mat : mettre en échec la raison qui nous fait dire que voir l'avenir n'est pas rationnel.

Forgeons-nous, formons-nous avec ce "métal" porté au rouge (les pieds rouges de Le Mat) pour retrouver le brillant et la clé, celle qui permet d'ouvrir la gueule du "lions !", celle qui transforme la clé de lutte en clé de luth pour une autre musique derrière les formes : la "clef à or" des alchimistes pour "lier"... et pour "lire" et relire "La Force".

Bien sûr, on trouvera d'autres points communs dans ces deux lames. L'animal en contact avec un personnage à l'allure humaine. Seules ces deux lames montrent un tel contact. Sur l'une, La Force, l'animal est objet, il occupe les deux mains pour être maitrisé et éviter toute "morsure"... ou "mort sûre". Sur l'autre, il est dédaigné, laissé derrière soi, on parait même insensible à ses griffes, le principal c'est de progresser vers ce but : "Le Mat", la victoire finale.

On remarquera aussi le contact du couvre-chef avec la case du nombre dans les deux cas... et surtout au même endroit  centré sous le nombre pour La Force, centré sous le vide pour Le Mat. Retrouver la force en se recentrant sur une "zone" (anagramme de onze, La Force), gagner en faisant le vide pour mieux voir ce qui est au-dessus (Le Mat) ? Chacune des lames apporte son enseignement pour toucher de la tête ce qui est "en ombre".

Concluons sur le but commun des deux lames. Sur La Force, il s'agit de mater le lion, le roi des animaux. Mater un roi, cela ne vous rappelle pas un autre jeu ? Un jeu où la victoire s'appelle "Le Mat" !