Les lames majeures peuvent être rapprochées, par deux ou par trois, selon la forme du nombre qu'elles portent : les 1, les 2 etc. (voir le tarot du nombre).

Il existe cependant une autre façon de rapprocher les lames, deux à deux, selon le nombre qu'elles arborent : l'approche complémentaire.

D'où vient cette appellation, je l'ignore. Malgré des recherches, je ne sais qui l'a utilisée pour la première fois.
Les auteurs en font pourtant régulièrement usage et la méthode semble reconnue dans la théorie comme dans la pratique.

Alors qu'est-ce qu'une paire complémentaire, comment la reconnait-on, qu'apporte-telle ?

Deux lames majeures sont dites complémentaires lorsque la somme de leur nombre fait 22. On entrevoit alors tout l'intérêt de la démarche, car chaque paire ainsi obtenue renvoie au Tarot majeur dans son ensemble (composé de 22 arcanes).

Cette définition sous-entend que chaque lame possèderait un double, un complément, sans lequel elle ne serait complète. Ce complément permet à chaque paire ainsi réunie d'être égale, de rejoindre un seul et même enseignement : celui de la totalité du Tarot majeur, et peut-être celui de la 22ème de ses cartes, Le Mat.

Parlons-en de cette dernière lame majeure, la seule qui ne porte pas de nombre. Cet innombrable symbolisé par cette absence signifie-t-il que Le Mat vaut à lui seul autant que toutes les paires complémentaires ? Cela expliquerait son nom "Le Mat", la victoire finale aux échecs, le fruit d'une stratégie dans le jeu.

Le Mat est autrement intéressant dans cette approche. Sans nombre, il est d'usage de lui attribuer le 22 ou le 0. Le voici donc en quelque sorte complémentaire à lui-même !

Ce n'est cependant pas le seul dans ce cas. Que faire de La Force dans l'approche complémentaire ?

Par le 11, que porte cet arcane, du fait qu'il marque la moitié du jeu majeur, il ne peut non plus s'associer à un autre que lui-même pour faire 22.

C'est cette particularité commune et partagée qui nous fait réunir ces deux lames dans une onzième et dernière paire complémentaire qui déroge à la règle... comme le font un peu les lames concernées, l'une en ne portant pas de nombre Le Mat, et l'autre en nous montrant un personnage lévitant, tenant par le haut et sans aucun sol (La Force).

Cette unicité singulière du moyen (La Force : 11, la moitié de 22) comme de l'extrême (Le Mat numéroté 0 ou 22) justifie a posteriori le nom de Le Mat. Il faut une certaine force pour faire mat à la fin ! Ces deux lames tiennent aussi en échec les logiques en nombre.

Si le Tarot possède et traduit un ordre, une stratégie pour nous mener du début à la fin, nul doute, qu'il laisse ainsi une part certaine à l'exception en finalité (La Force conclut la première moitié du Tarot et Le Mat conclut la deuxième). Pas de déterminisme irrévocable à avoir, donc, dans la lecture des lames ! Le Tarot, dans son organisation, laisse des portes ouvertes quant aux vraies fins du jeu !

Partons maintenant à la découverte de ces paires.