Un Monde (21) à l'envers (12), qui fait lire "Le Pendu" en "Pendule". Un gibet ("JB", pour les intimes de Jakin et Boaz, les colonnes du Temple) qui porte un condamné et ce dernier l'étant sans doute parce que pas sage ! Voilà des indices pour une forme de "porte condamnée pour un passage"  ! L'ouvrir, c'est remettre le Monde "à l'endroit" en "allant droit" et éviter cette peine qui condamne.
Il ne s'agit plus alors de danser au bout d'une corde mais sur un pied, comme le fait l'être à la position de jambe similaire au centre de Le Monde.

Que de chemins inversés dans Le Pendu !
Dans le nom : avec son XII tout en haut celui-ci se lit facilement en "Pendule".
Dans les dessins, avec cet être la tête en bas, ou autrement dit inversé (comme dans le nom lu en "pendule", où les lettres en têtes sont inversées dans leur position).
Enfin, dans son nombre, avec son 12 qui est l'envers de 21 : pour un Monde vu à l'envers et un jeu de jambes de l'être à retrouver ! Et dans ce jeu de jambes, si "Le Pendu" n'est pas à cloche-pied vu sa position inversée, c'est son pied qui cloche (le pied de l'arcane, "Pendule" à lire au lieu de "le Pendu") et "Pendule" qui fait résonner la cloche en sonnant toutes les heures.

Oui, Le Pendu, malgré son immobilisme apparent est vraiment l'arcane de "l'allant vers", cachant un mouvement régulier et permanent tel celui d'un balancier. Condamné pour ses "erreurs"  ? Il est plutôt celui qui à "l'air heure" (et même un peu "vaut l'heure") en étant "Pendule" et ses "erreurs" deviennent une "serrure" pour laquelle il est une clé  celle de "la porte condamnée pour un passage".

Oui, il prend la corde, mais c'est pour gagner du temps, ce temps qui tourne et retourne (son arcane complémentaire, La Roue de Fortune, met d'ailleurs clairement en scène le mouvement). Si dans son dos, "se lient les deux mains"... il suffit de faire le tour de "Pendule" pour voir que derrière lui "se lit les demains".

D'autres preuves pour ce rapport au temps de celui qui a vu son heure sonner ?

Certainement, avec les deux demi-lunes qui dessinent ses poches, complétées par 9 boutons (9, 18/2... une autre forme de demi-Lune, le dix-huitième arcane). Pour faire un jour complet, il faut deux tours de "Pendule", il faut tourner... et retourner. Tout commence à minuit.. de mi-nuit à demi-lune, le tour est bouclé !
Puis vient le deuxième tour qui commence à "midi" et tout ce qui est "mi-dit", à moitié écrit dans le jeu. Dans ce tour là, l'être de "Le Pendu" voit sa tête en bas à 18h... autant dire qu'il a la tête dans La Lune, et c'est vrai, que vue sa position, il doit être un peu étourdi (bien qu'il nous montre un "gros cou" susceptible de nous abasourdir à notre tour).

Etourdis que nous sommes ! Bien sûr que Le Pendu est lié... à La Lune. Comme son arcane complémentaire, La Roue de Fortune, "Le Pendu" porte "LUNE" dans ses lettres...à l'image des dessins où il la porte sur l'être dans ce qui l'habille avec les poches réunies (deux demi-lunes= une lune).
Bon, si la plupart des arcanes portent "LUNE" en lettres, cela n'a plus beaucoup d'intérêt. En existe-t-il d'autres comme ça ? Une seule autre lame a cette particularité : Le Jugement.
Quel rapport avec "Le Pendu" ? Ne serait-ce pas un jugement qui l'a condamné ? Sans compter que "Le Jugement" n'est pas sans rapport avec "l'à lenvers" : son nombre est écit à l'envers (la barre des X est inversée)... un peu comme le 12 de Le Pendu est le 21 de Le Monde à l'envers (ce sont les deux seules lames qui peuvent ainsi avoir un inverse dans le Tarot majeur numéroté).
Et puisque nous sommes dans les logiques en nombres, appelons à la barre le trio judiciaire du Tarot : 12/ Le Pendu (l'effet), 8/ La Justice (la cause), 20/Le Jugement (le moyen). Remarquons alors en quoi "Le Pendu" paye l'addition de ses erreurs : 12+8= 20. Voilà des comptes à rendre... à La Justice.

Vous voulez aller encore plus loin dans le temps avec "Le Pendu" ? Vous voulez faire plus que deux tours de pendule ? Alors prenez votre temps pour voir "lent" et voir "l'an". Par quel prodige ? Et bien ce XII en haut de l'arcane n'est pas seulement la première où la dernière heure, c'est aussi le nombre du dernier mois. Ce qui est clairement mis en scène dans l'arcane.
Comment ?
Avec les deux arbres qui "l'entourent", "Le Pendu" ne nous parlerait-il pas de "l'an tour" ? D'autant plus que cette lame est celle, de toutes les majeures, où le bois occupe la place la plus importante dans les dessins. Nous ne sommes alors rien de moins qu'en face de "dessins sylvestres"... pour " des Saints Sylvestre" : le jour où le tour est bouclé ! Ce n'est plus un retournement de situation que nous propose "Le Pendu", c'est une révolution !

Une "paire" d'arbres qui se réunissent pour porter cet être, chacun avec des racines visibles, "Le Pendu", nous parlerait peut-être bien aussi du passé avec l'arbre des "pères" et des références généalogiques des deux côtés de son existence. Chacun de ces arbres montre 6 nœuds rouge... L'être lié par 1 nœud (la forme de 1 que trace la corde blanche en haut) est bien la somme (XII= 6+6) de ces deux arbres... généalogiques !

Finalement, ces arbres cachent le foret pour tarauder notre "pas sage", creuser un chemin dans le temps, avancer d'un jour comme d'un an... dans notre vision des desseins. Avancer ou à l'inverse remonter le temps pour comprendre certains poids du passé, car pour être "Le Pendu", ce personnage a bien quelques dettes.
Voilà pourquoi "Le Pendu" "attend" (au point de prendre racines, à voir celle des arbres bien visibles) et "a temps"... mais en ayant tout son temps.
Cette clé qu'il est, c'est celle utile au mécanisme pour remonter le temps, la clé qui remonte "l'horloge", la clé qui nous montre où "l'or loge" : voir ce qui est mi-dit ou à moitié dans le noir (mi-nuit) tout en haut, pour trouver de l'étourdissant (la tête dans la lune, la lecture en "Pendule") tout en bas.